Épisode 47

Et si on utilisait la réponse à l’intervention dans les milieux de garde?

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Lorianne Lacerte - Icône - Apple podcastÉcouter sur GoogleÉcoutez sur Spotify

Ceux qui me connaissent bien savent que je suis une fille rêveuse. 💭🤩

Depuis toujours, j’aime me plonger dans un univers où tout est beau, tout est parfait. Un monde où tous les enfants ont l’aide dont ils ont besoin, sans temps d’attente.

Depuis l’entrevue que j’ai faite avec Pascal Lefebvre, un collègue orthophoniste, mon rêve s’est développé. J’y ai ajouté des détails, des couleurs.

Il y a une chose à laquelle je n’avais pas encore pensé, mais j’ai eu un flash en parlant avec Pascal.

On utilise déjà la réponse à l’intervention en milieu scolaire et les résultats sont évidents, alors pourquoi ne pas l’implanter dans les milieux de garde?

La réponse à l’intervention, c’est quoi déjà?

Si la réponse à l’intervention ne te dit rien du tout, je te conseille d’aller écouter l’épisode 45, qui a été ma source d’inspiration pour l’épisode de cette semaine.

Et si tu te souviens vaguement de la réponse à l’intervention, mais que tu as juste besoin d’un petit rappel, j’ai pensé à toi.

En bref, la réponse à l’intervention est une façon d’organiser l’école pour mieux répondre aux besoins des élèves. Grâce à des exercices de dépistage qui sont offerts périodiquement pendant l’année scolaire, les professeurs déterminent dans quel palier d’aide chaque élève se situe. Les paliers sont les suivants :

Palier 1

Dans le palier 1, l’enseignement offert en classe est adapté aux besoins de la majorité des élèves.

Palier 2

Dans le palier 2, les élèves qui ont plus de difficultés ont des séances d’aide en petits groupes.

Palier 3

Dans le palier 3, les élèves qui sont encore en difficulté suite à l’aide offerte dans le palier 2 sont évalués et suivis individuellement.

Comment la réponse à l’intervention pourrait-elle changer le monde préscolaire?

À l’heure actuelle, au Québec, nous avons un grand réseau de garderies publiques (des Centres de la petite enfance, ou CPE), ainsi que des garderies privées qui sont subventionnées.

Dans ces garderies, on utilise des grilles d’observation. Ces grilles permettent quand même d’identifier les enfants qui ont plus de difficultés, mais à mon avis, elles ne sont pas suffisantes.

Elles sont une bonne base, mais il y aurait plus de travail à faire. Et c’est de là qu’est partie mon idée sur la réponse à l’intervention en milieu de garde.

Si on appliquait cette méthode dans les garderies, les enfants seraient tous systématiquement dépistés en utilisant des exercices standardisés, c’est-à-dire pareils pour tous (selon le groupe d’âge). Ce dépistage pourrait avoir lieu quelques fois par année, et toutes les garderies se serviraient des mêmes outils et des mêmes critères. 📋

Quel serait l’avantage des dépistages standardisés?

Imagine que tu es propriétaire d’une grande entreprise. Pour savoir si chaque membre du personnel est utilisé à son plein potentiel, tu décides de soumettre toute l’équipe à un test de capacités cognitives.

Tu fais donc des recherches, et tu trouves 3 tests différents qui, selon toi, font tous l’affaire. Au lieu d’en choisir un, tu décides que chaque test sera fait par environ un tiers des employés.

Que découvres-tu? Certains employés ont un score presque parfait, tandis que d’autres semblent avoir l’âge mental d’un enfant de 8 ans. 😳 En analysant les résultats, tu réalises que tous ceux qui semblent être en extrême difficulté ont fait le même test.

Coïncidence ou pas?

De toute évidence, le test en question devait être pas mal plus difficile que les autres. Tu ne peux donc pas tenir compte des résultats obtenus ni les comparer aux autres.

Eh bien, c’est un peu la même chose qui se passe dans les garderies. Tout le monde se sert d’outils pour identifier les enfants en difficulté, mais les outils ne sont pas tous les mêmes.

On ne peut donc pas vraiment se fier aux résultats obtenus.

Mais qu’arriverait-il si on développait des outils communs, comme des examens standardisés, pour dépister les enfants ? Ce serait bénéfique pour au moins deux raisons :

1. Ça permettrait aux garderies d’avoir une idée plus globale et précise du niveau de chaque enfant et de savoir où il se situe par rapport à ses pairs.

2. Les éducatrices pourraient voir si leurs méthodes de stimulation langagière sont efficaces.

Par exemple, si chaque enfant du même groupe semble être en difficulté selon le dépistage, les résultats reflètent plus les méthodes de l’éducatrice que les habiletés des enfants. En formant mieux l’éducatrice, les résultats du prochain dépistage seront sûrement différents.

Des recherches à ce sujet ont d’ailleurs été faites par le passé par Marie-Pier Gingras, orthophoniste. Elle a étudié les formations offertes aux éducatrices, ainsi que les méthodes de stimulation langagières qui sont utilisées dans les milieux de garde. Son objectif, qui rejoint vraiment le mien, était de trouver un moyen que les éducatrices et les orthophonistes puissent mieux collaborer ensemble pour aider les enfants. 😌

Quels autres avantages la réponse à l’intervention donnerait-elle pour les enfants en milieu de garde ?

En offrant de la stimulation langagière de qualité à tous les enfants (palier 1), on pourrait aider ceux qui ont vraiment juste besoin d’un petit coup de main pour s’améliorer.

Et qu’en est-il de ceux qui ont des difficultés malgré la stimulation langagière offerte dans le palier 1? On les fait évaluer?

Non. Du moins, pas tout de suite!

Grâce aux dépistages standardisés, on pourrait identifier les enfants qui auraient besoin d’un peu d’aide supplémentaire. On pourrait donc les diviser en petits groupes et travailler certaines notions avec eux. Préférablement, ce serait fait en collaboration avec une orthophoniste, qui donnerait des conseils aux éducatrices de ces enfants (palier 2).

Si et seulement si certains de ces enfants ont encore des difficultés suite aux mesures mises en place dans le palier 2, on pourrait passer à l’évaluation et aux interventions individuelles (palier 3).

À mon avis, on pourrait bénéficier d’un deuxième palier d’aide au niveau préscolaire. Peut-être que ça diminuerait les listes d’attentes des orthophonistes! 😂

Est-ce que tu as des idées ou des informations à me partager?

Si la garderie où va ton enfant (ou la garderie où tu travailles) fonctionne de la façon que j’ai décrite ou si tu es au courant de quelque chose d’intéressant qui se passe dans le milieu préscolaire, j’aimerais vraiment le savoir!

Je le dis souvent, mais j’adore lire tes commentaires et tes idées. N’hésite pas à me partager des suggestions de sujets pour le podcast, ainsi que toute autre information que tu aimerais me donner.

J’ai vérifié les statistiques de mon podcast récemment, et il semble que j’ai eu 20 000 téléchargements! Je tiens donc à te dire un GROS merci pour ton soutien. 🤗

Qu’est-ce qui nous attend dans les prochaines semaines?

J’ai plusieurs entrevues qui sont prévues, et je vais aussi faire une apparition sur d’autres podcasts, alors reste à l’affût de cela sur mes réseaux sociaux.

Bref, il y a beaucoup de changements très positifs et excitants à l’horizon. À suivre ! 😁

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Dans cet épisode de podcast, Lorianne Lacerte, orthophoniste, partage l'un de ses rêves : voir le modèle de réponse à l'intervention être utilisé dans les milieux de garde. Lorianne parle aussi de ses nouveaux projets, comme des formations aux éducatrices.
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