Récemment, j’ai eu un beau privilège. 🤩
Regroupement TDL Québec, un organisme qui vise à mieux faire connaître le trouble développemental du langage (TDL), m’a approchée pour enregistrer des capsules vidéo.
J’ai donc filmé 4 vidéos, et l’un des sujets dont j’ai parlé, c’est le plan d’intervention en orthophonie.
Pour moi, la raison d’être du plan d’intervention et ce que ça implique, c’est assez clair. Je suis orthophoniste depuis 12 ans, alors ce n’est rien de nouveau pour moi.
Mais, en filmant les capsules, j’ai réalisé que je n’en ai jamais vraiment parlé lors du podcast, ou, du moins, pas en détail.
Alors, comme le titre de l’épisode le mentionne, j’ai décidé de consacrer l’épisode 73 de L’orthophonie simplement au plan d’intervention en orthophonie. J’espère que ça va répondre à tes questions et t’aider à mieux comprendre pourquoi ce document est si utile.
Cependant, avant d’embarquer dans le vif du sujet, je veux faire une petite parenthèse pour parler de mon nouveau projet ! 🤩⬇
« Bin là, Lorianne ! Tu as déjà un programme d’accompagnement parental ! Tu as oublié, ou quoi ? 😳 »
Non, je n’ai pas oublié !
Comme tu le sais probablement, mon programme d’accompagnement parental s’adresse aux parents d’enfants d’âge préscolaire.
Par contre, depuis un petit bout, quelque chose me tracasse. Peu à peu, des questions se sont bousculées dans ma tête.
Tous les parents ont besoin d’outils, peu importe l’âge de leur enfant, n’est-ce pas ? Est-ce qu’il y aurait un moyen d’outiller les parents qui ont des jeunes d’âge scolaire ? Et si je créais un programme d’accompagnement parental pour les parents d’enfants du primaire et du secondaire ?
C’est donc ça, mon nouveau projet : une deuxième version de Parlons Ensemble, mais pour les grands.
Le but de ce programme, ce sera d’aider les parents à accompagner leurs enfants en fonction de leur réalité et leur quotidien. Par exemple, on pourra voir ensemble des suggestions pour rendre la période des devoirs plus agréable, comment stimuler le langage et les apprentissages avec l’enfant dans le quotidien, etc.
Tout ça, je vais le faire en équipe avec le parent ! D’ailleurs, si tu t’inscris à la première cohorte, tu auras la possibilité d’influencer le contenu de cette formation. Je suis super ouverte aux suggestions lorsque je commence à offrir un nouveau service, alors si le programme t’intéresse, c’est ta chance de pouvoir « help me help you » !
Simplement, le plan d’intervention en orthophonie, c’est un document qui est produit à la suite d’une évaluation ou d’une pré-évaluation en orthophonie.
Le but de ce document ? Inscrire les objectifs ciblés pour la personne évaluée, et déterminer ou mettre à jour une conclusion orthophonique.
Habituellement, les objectifs ciblés seront travaillés pendant 3 à 6 mois, et ensuite révisés pour s’assurer que la personne concernée progresse à un rythme régulier.
Ça, c’est une bonne question ! Et honnêtement, la réponse est : « ça dépend ». 😅
Ça dépend de chaque personne, et de ce qui est le plus limitant ou dérangeant pour elle.
Dans un épisode précédent (l’épisode 56 pour les curieux), j’ai parlé des impacts des difficultés langagières chez les enfants dans la vie de tous les jours. Parmi plein d’autres que j’aurais pu nommer, j’ai mentionné ces exemples :
La réalité de la chose, c’est que chaque enfant vivra avec ses difficultés langagières différemment. Trouver 2 enfants qui vivent avec des difficultés langagières et qui connaissent les mêmes impacts (et au même degré), c’est impossible. Ce serait comme essayer de trouver 2 individus qui ont exactement la même couleur, la même longueur et le même nombre de cheveux !
Bon, mon exemple est un peu absurde, mais tu comprends. 😜
Chaque personne qui vit avec une difficulté langagière, une difficulté d’apprentissage ou toute autre difficulté a sa propre personnalité, son vécu, son tempérament.
En tant qu’orthophoniste, on ne peut donc pas créer (par exemple) 5 modèles de plans d’intervention à copier-coller selon l’âge de l’enfant et l’étendue de ses difficultés.
C’est du cas par cas.
Pour l’illustrer, je vais te parler de 2 enfants qui ont un profil langagier très similaire. On va les appeler Rémy et Jacob.
Rémy a souvent des discussions avec ses grands-parents, qui habitent loin de chez lui. Quelques jours par semaine, ils se rencontrent par Zoom après l’école, et Rémy en profite pour leur raconter ce qui s’est passé pendant sa journée. Par contre, les difficultés langagières de Rémy rendent cette tâche difficile. À cause de ça, ses grands-parents se perdent dans les récits de leur petit-fils, et ça crée souvent des bris de communication.
Pour cette famille, un objectif langagier qui serait considéré comme prioritaire, c’est donc d’aider Rémy à mieux raconter des événements.
Jacob va bientôt commencer la maternelle, et ses parents s’inquiètent pour lui.
C’est un petit garçon adorable et intelligent, mais il a beaucoup de difficulté à faire des phrases. Jacob arrive parfois de peine et de misère à combiner quelques mots, mais pas sans faire d’erreurs, et pas sans omettre des mots importants, comme les pronoms et les déterminants.
Éventuellement, Jacob devra apprendre à écrire… Et pas juste des lettres et des mots, mais des phrases ! Ses parents se demandent comment il va y arriver s’il n’est pas capable de faire des phrases à l’oral.
Pour cette famille, un objectif langagier qui serait considéré comme prioritaire, c’est donc d’aider Jacob à construire des phrases complètes sans faire d’erreurs.
Tu vois ?
2 enfants avec un profil langagier semblable, mais 2 objectifs différents !
Bien sûr, le plan d’intervention ne compte pas seulement 1 objectif (c’est plutôt entre 3 et 5), mais il y en a souvent un qui est plus prioritaire que les autres.
Et parfois, certains objectifs ne sont pas atteints, malgré les efforts de tout le monde. Dans ces cas-là, on passe à autre chose et on revient à l’objectif plus tard, question de ne pas tanner l’enfant.
L’important, c’est de travailler des objectifs qui présentent un défi pour l’enfant, mais qui sont atteignables (tant selon l’âge de l’enfant que selon ses capacités réelles). Sinon, l’enfant peut perdre sa motivation, voire refuser de collaborer, ce qui serait très dommage. 😥
Oui, c’est possible. Par contre, au lieu de stimuler le langage de l’enfant de manière ciblée, il faudra le faire de manière globale.
Pour en savoir plus sur ces 2 types de stimulation langagière, tu peux lire l’article intitulé « Stimulation globale du langage vs la stimulation langagière ciblant des objectifs spécifiques : quelles sont les différences ? » sur le blogue.
C’est à l’orthophoniste de rédiger le plan d’intervention en orthophonie, et pas à qui que ce soit d’autre.
Mais, dans le meilleur des mondes, ce plan sera élaboré en collaboration avec la personne concernée (si c’est un adolescent ou un adulte) ou ses parents (si c’est un enfant).
Si la personne qui a un plan d’intervention est un adulte, cette personne peut appliquer par elle-même les mesures mentionnées dans son plan d’intervention.
Cependant, si c’est un enfant, on ne peut pas s’attendre à ce qu’il stimule son langage par lui-même ! 😅
Ce qui est chouette, c’est que plusieurs personnes peuvent s’impliquer pour aider les enfants avec leur langage. Que ce soient la famille, les amis, les enseignants ou les intervenants en stimulation du langage, tout le monde a son rôle à jouer.
Comme le dit le fameux proverbe africain, « il faut tout un village pour élever un enfant ». Eh bien, moi je dis : « il faut tout un village pour aider un enfant à atteindre les objectifs de son plan d’intervention » ! 😉
Sur ce, j’espère que cet épisode t’aura été utile, et s’il te plaît, n’hésite pas à me contacter si tu as des questions ! Tu peux m’écrire sur Facebook, sur Instagram, ou y aller plus old school et m’écrire un courriel (info@loriannelacerte.ca).
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